Les différents thés

Jusqu'au 19 ème siècle, les Européens ont cru,

à la suite de Linné que le thé vert et le thé noir étaient issus de théiers différents.

Avec le même théier, vous pouvez produire toutes

les sortes de thé, avec plus ou moins de bonheur.

La différence entre les thés réside dans le traitement qu'ils ont subi après la cueillette.

La maîtrise de l'oxydation est le facteur clé de cette  transformation

Bien sûr, la variété du théier, le terrain, le climat

influent grandement sur le résultat, à la façon d'un vignoble.

Pour vous y retrouver en simplifiant beaucoup :

Thé Yunnan blanc Kancha
Thé Yunnan blanc Kancha

Le thé blanc

Le thé est flétri au soleil et/ou à l'ombre pour le déshydrater , trié puis séché ou non. Il est fait avec les bourgeons et/ou les premières feuilles.

Huang Shan Yun Wu - L'Autre Thé
Huang Shan Yun Wu - L'Autre Thé

Le thé vert

Le thé vert chinois est rapidement flétri, puis torréfié sans le brûler pour fixer le vert de la feuille et/puis roulé pour exprimer les sucs aromatiques prisonniers de la feuille. Il est finalement séché pour ne garder que quelques % d'humidité.On utilise les bourgeons et les premières feuilles.

Tamaryokucha Sonogi
Tamaryokucha Sonogi

Les thés japonais sont étuvés au lieu d'être torréfiés, parfois ombrés avant la cueillette pour renforcer la chlorophylle et les acides aminés.

Tie Guan Yin Kancha
Tie Guan Yin Kancha

Les thés oolongs

Après flétrissage, on laisse le thé s'oxyder partiellement après l'avoir copieusement roulé pour déclencher des processus chimiques qui dégagent une palette de saveurs complètement différente. On arrête l'oxydation par torréfaction. Les oolongs se font avec des feuilles plus basses et plus matures, moins théinées à la composition organique différente. Les feuilles

sont souvent roulées en boule.

En schématisant, on peut diviser les oolongs en peu oxydés dits "bleu-verts" à tendance fleurie et les plus oxydés à tendance fruitée. Beaucoup se situent entre les deux avec une grande richesse d'arômes.

Satemwa Black
Satemwa Black

Le thé noir

En poussant l'oxydation des oolong jusqu'à son terme, les chinois ont "inventé" dans la première moitié du 18ème siècle le thé noir à destination des européens.

Flétri, puis roulé pour lancer les réactions chimiques et l'oxydation qu'on laisse aller à son terme, il est finalement séché. Le thé subit une transmutation particulièrement les tanins (polyphénols) qui changent de nature. Il se conserve mieux et plus longtemps et résiste à des voyages de six mois

vers l'Angleterre où des hectolitres de lait l'attendent.

Les thés fermentés, de type pu-erh

Ce sont au départ des feuilles d'arbustes, voire d'arbres anciens qui sont flétries à la façon des thés blancs puis torréfiées sommairement à la façon des thés verts puis séchées. A ce stade, c'est le maocha, qu'on peut boire tel quel (à Tea Brao de chez Kancha) qui, compressé en galettes de toutes formes, fait le pu-erh sheng, cru qui doit vieillir des années pour donner des crus inouïs.

On trouve le plus souvent d'excellents pu-erhs shu (à Tea Brao), à la fermentation accélérée artificiellement avant pressage qui rattrapent avec quelques années les pu-erh sheng puis s'essouflent. Ne boudons pas notre plaisir.